Historiae Albigensium

 

 

 

Date approximative : 1273

Précision sur le titre : « Chronica magistri Guillelmi de Podio-Laurentii super historia negotii a Francis, Albigensibus appellatis… » Histoire des Albigeois - dernière partie de 1230 à 1272 chapitre XLIX.

Auteur : Guillaume de Puylaurens - Guillelmo de Podio Laurentii - Guilhèm de Puèglaurenç.

Edition utilisée :  « Recueil des historiens des gaules et de la France » Tome XX 1811 page 772.

Edition traduction : « Edition de Guizot pour la « Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France – Histoire de la guerre des Albigeois » 1824 page 315.

Fiche Arlima ou CartulR : Arlima

 

 

     Guillaume de Puy-Laurens est né à Toulouse en 1201-1202 et mort après 1274, il était proche des évêques de Toulouse (Foulques de 1228 à 1230 puis Raimond du Fauga), curé de Puylaurens (1237 à 1240 d’où son nom) à Carcassonne en 1240 puis en Provence. Il fut également chapelain du comte Raimond VII (de 1244 à sa mort en 1249) et juge occasionnel (1253 1254 1274) de l’inquisition. Sa chronique s’arrète en 1272 et bien que consacrée à la croisade contre les Albigeois, elle fait quelques disgressions dont celle des croisades de Saint Louis. Les premières éditions sont celles de Catel dans son « Histoire des comtes de Toulouse » 1623 et Du Chesne dans la « Collection des historiens français Tome V » 1641.

  

     Le seul manuscrit est en latin et se trouve à la Bibliothèque Nationale sous le numéro 5212.

 

  

Comment, après que le roi de France eut dépassé les confins de Damiette, fut tué son frère Robert.

 

Sequenti anno Domini MCCL egressus est rex Francie cum exercitu suo contra soldanum Babylonie, saequendo alveum fluminis Nili ; cujus adventus adeo terribilis erat Sarracenis quod non se audebant contra eum in prelium comparare, sed ut poterant vias et transitus aquarum, ne ad eos posset accedere, precludebant. Tunc comes atrebatensis Robertus frater Regis, factam aggressione quandam unde ei bene successisset, suspicatus quod eodem cursu primis ultima responderent, spreto fratrum Templi consilio, ultra progreditur, et quandam villam occupat, nomine Almansoriam ; et incaute ibi existentibus Christianis insiliunt cum gravi multitudine Sarraceni et plurimos occidunt inter quos comes Atrebatensis fuit perditus nec inventus.

L’année suivante (du Seigneur 1250), le roi de France sortit de Damiette avec son armée contre le Soudan de Babylone, en suivant le lit du Nil, et son approche fit si grand peur aux sarrasins, qu’ils n’osaient se commettre à en venir aux mains avec lui, mais, du plus qu’ils pouvaient, fermaient voies et passages pour qu’il ne pût arriver jusqu’à eux. Pour lors, le comte d’Artois, Robert, frère du roi, ayant fait une première attaque qui lui réussit, et, pensant que du même élan la suite répondrait au début, poussa outre, malgré l’avis des frères Templiers, et s’empara d’un certain bourg nommé Al-Manssour. Mais les chrétiens s’y tenant mal sur leurs gardes, les sarrasins les assaillirent en grande multitude, et en tuèrent beaucoup, parmi lesquels le comte d’Artois fut perdu, et oncques ne se retrouva.