Abrégé de l’histoire universelle

 

 

 

Date approximative : 1329

Auteur : Abou’l-Féda « Elmuthasar fi ihbar elbecher »

Edition utilisée : « Recueil des historiens des croisades orientaux Tome I » 1872 Page 127


 

     Abou’l-Féda est né en 1273 (672 de l’Hégire) à Damas, alors que sa famille avait quitté Hamah. Prince de Hamah, il commence sa carrière militaire dès l’age de 12 ans. En 1289, il assiste à la prise de Tripoli, puis à la prise d’Acre en 1291. Après de multiples péripéties qu’il décrit dans un ouvrage autobiographique, il est nommé gouverneur de Hamah en 1310 puis sultan en 1320. Il meurt en 1331 avec les titres de El-Malec es-Saleh (le prince intègre) et El-Malek el-Moweïyed (le prince soutenu par Dieu). Il excellait en droit, médecine, alchimie, géographie, poésie et histoire.

 

     La bibliothèque de l’université de Leyde possède une copie de la partie histoire des peuples musulmans sous le n°761. La première édition parut à Copenhague entre 1789 (Tome I) et 1794 (Tome V). La Bibliothèque Nationale possède un manuscrit, supplément arabe n° 750, de la chronique ou « Histoire abrégée de la race humaine ». Ce manuscrit comporte 344 feuillets reliés. La première partie est de la main même d’Abou’l-Féda la suite de la main de deux copistes. Ce manuscrit a appartenu à bibliothèque Coislin puis à celle de Saint Germain des Près. Une copie faite du vivant de l’auteur de la seconde moitié de l’ouvrage est à la Bibliothèque Nationale ancien fond arabe n° 615 B. La copie portant le n° 615 A de la première moitié est postérieure. Un autre manuscrit complet de la chronique est également à la Bibliothèque Nationale sous le n° 748 du supplément arabe et provient de la collection Asselin. Enfin un dernier manuscrit donné à Saint Germain par Eusèbe Renaudot concerne la seconde moitié se trouve à la B.N. et porte le n° 749 du supplément arabe.

 

 

Fakhr ed-Din envoya un courrier à Hisn-Caïfa pour faire venir El Malec el-Moaddem. Le bruit commença alors à se répandre dans le public que le sultan avait cessé de vivre, mais les grands de l’Etat évitèrent de s’expliquer là-dessus.  Les Francs, s’étant portés en avant de Damiette en se dirigeant sur El-Mansoura, eurent avec les Musulmans un conflit acharné, dans lequel plusieurs chefs des vrais croyants gagnèrent le martyre. Cette bataille eut lieu au commencement du mois de ramadan (8 décembre 1249). Les Francs s’arrêtèrent à Chermesah ; puis, s’étant encore rapprochés des Musulmans, ils les arraquèrent à l’improviste sous les murs d’El-Mansoura. Cela eut lieu dans la matinée du mardi 5 de dou’l-ka’da (9 février 1250). Fakhr ed-Din Youssof ibn es cheïkh était alors au bain dans El-Mansoura.

 

Il se hâta de monter à cheval, et, s’étant rencontré avec une troupe de Francs, il succomba sous leurs coups. Heureux dans les choses de ce monde, il eut de plus le bonheur de mourir martyr. Les Musulmans et les Turcs bahrites ayant alors chargé les Francs, les obligèrent à rebrousser chemin et les poursuivirent pendant longtemps dans leur fuite désordonnée. Quant à El-Malek el-Moaddem Touran-Chah, il partit de Hisn-Caïfa et arriva à Damas dans le mois de ramadan. Il célébra dans cette ville la fête de la rupture du jeûne (7 janvier 1250), et se remit en route pour El-Mansoura, où il arriva le 20 du mois de dou’l-ka’da (24 février 1250). La guerre reprit alors une nouvelle vigueur, tant sur eau que sur terre ; et la flotte musulmane enleva aux Francs trente deux navires, dont neuf galères.