IV - La période des marquis pré-capétiens ( 861 - 956 )
Nous allons maintenant tenter de classer nos occurrences en les affectant aux apparitions des frontières sur lesquelles ces sites se situent. Pour la période pré-capétienne, nous affecterons ces frontières au marquis Robertien en charge de l'administration de Francie occidentale (marquis de Neustrie ou roi des Francs). Veuillez cliquer sur les personnages si vous désirez accéder à leur fiche wikipédia.
Robert le Fort fut le père de deux rois et arrière grand père d'Hugues Capet. Il est issu de la famille des Robertiens et fut comte d'Anjou, de Touraine, d'Auxerre et de Nevers. Missus dominicus pour la Neustrie, il se révolte contre Charles le Chauve qui avait mis son fils Louis II à la tête du duché du Mans. Il ne revient que contre la place de marquis de Neustrie et abbé de Marmoutiers. Il meurt à Bissarthe en poursuivant des Vikings.
Bourbonnais n°1, 4 ; Bourgogne n° e, p.
En 861 Charles le Chauve crée deux nouvelles marches, celle de Neustrie face à la Normandie confiée à Adalard le Sénéchal et celle de Bretagne est confiée à Robert le Fort. De cette époque date la frontière du Maine entre Jublains et la Normandie ou la Bretagne. Puis, après un recul des Francs, cette frontière est déplacée à Brûlon sous la pression des envahisseurs Normands et Bretons.
En 862 Charles le Chauve installe son fils Louis le Bègue comme comte de Meaux à qui on peut attribuer les deux sites suivants :
Champagne 3, 4.
Hugues l'Abbé est de la famille des Welf, cousin de Charles le Chauve. Adversaire de Robert le Fort, il lui succède cependant et, grand seigneur, prends ses fils sous sa protection. En 885, il participe à la défense de Paris lors du siège viking.
Hugues l'Abbé verra la fin du règne de Charles II comme empereur jusqu'en 879, puis Louis III jusqu'en 882, Carloman II jusqu'en 884 et enfin l'empereur Charles III. 879 Carloman II
Eudes, fils ainé de Robert le Fort commence comme comte de Paris puis marquis de Neustrie. Suite à sa vaillance lors du siège de Paris, contrairement à l'attitude de l'empereur et roi des Francs, Charles III le Gros, il est élu roi de Francs en 888. Il est le premier roi robertien à s'intercaler entre les carolingiens et inaugure ainsi les futurs rois capétiens.
Suite à l'occupation du Bessin par les normands (890), les Saxons qui avaient encore des points communs culturels avec les Vikings accompagnèrent leurs razzia ou collaborèrent en louant leurs services pour assurer le guet des châteaux de seigneurs normands. A cette époque, les noms de Sonnet, Senet ou Seney se romanisent et deviennent Saunerie, Sonnerie ou Saulnerie. Le sens du mot évolue : de défense d'une zone frontière il devient sonnerie de l'alerte lors d'attaques ennemies, ce qui explique les formes Sauniére ou Sauneries ou équivalent. Le nom va par conséquent muter du radical SE vers ceux de SO ou SAU. Lors de cette période, nos saxons devaient préférer les normands du sud et de l'ouest au détriment de ceux du nord pour les quels nous n'avons qu'une seule occurrence de base. Ce n'est en effet qu'en 924 que le roi des Francs Raoul concède le Bessin, le pays d'Auge et le Hiémois à Rollon, puis en 933 le Cotentin et l'Avranchin à Guillaume Longue Epée. La bataille de Val-ès-Dune en 1047 opposa les Normands de l'ouest (Bessin et Cotentin) à ceux partisans de Guillaume le Conquérant. On peut estimer que les différents lieux étudiés près des châteaux normands l'ont été sur cette longue période de 890 à 1047 à cheval sur les chapitres III, IV et V sans pouvoir être plus précis. Ces grandes familles du Cotentin sont :
Dès 888, Eudes nomme son frère Robert comme Demarchus des deux marches soit l'équivalent de marquis de Neustrie. Ce dernier exerce la charge sous la royauté de Charles III le Simple. En 911 il libère Chartres encerclé de Normands. Sa victoire lui permet de négocier avec le Viking Rollon le traité de Saint-Clair-sur-Epte. En 922 il se fait sacrer roi des Francs après avoir battu Charles III mais meurt l'année suivante, laissant la place à Raoul de Bourgogne.
Nos Saxons ont également assuré la garde des frontières de la Normandie issue du traité de Saint-Clair-sur-Epte signé en 911 :
Hugues le Grand ( 923 - 956 )
Hugues le Grand, dernier marquis Robertien des deux marches de Neustrie, après que les tensions avec les normands se soient apaisées suite au traité de Saint-Clair-sur-Epte, continua à faire appel à nos Saxons pour conforter son influence dans l'est du royaume de Francie occidentale jusque dans les Ardennes ! Fils de Robert Ier, il refusa la couronne de son beau-frère Raoul, et rappella le carolingien Louis IV d'Outremer, le fils de Charles III le Simple. Louis IV excédé de sa puissance le combattit mais fut battu à Reims en 940. Les Normands livrèrent Louis IV à Hugues qui en confia la garde à Thibault de Blois. Marié en troisième noce à Hedwige de Saxe, il en eut Hugues Capet qui succéda à Louis V le Fainéant, dernier Carolingien, en 987.
Les Vikings sont toujours omni-présents.
Champagne n° 2 ; Nivernais n°1, 2, 4.
Hugues le Grand était, entre autre abbé laïc de Saint-Germain d'Auxerre et maître d'Autun, ce qui en faisait l'homme fort de la Bourgogne au détriment d'Hugues le Noir héritier potentiel de son frère le roi Raoul de Bourgogne. Il fortifia ses positions de l'Est avec les méthodes saxonnes.
Bourgogne n° A, B, C, D, F, 8, g, h, v ; Champagne n° A ; Lorraine n° 1, 2 et v; Orléanais n° b ; Touraine n° 19.
Louis IV essaye de prendre sa place officielle de roi parmi tous ces puissants.