ANGOUMOIS
Comté d'Angoulème
Compléments
L'Angoumois était fief du duc d'Aquitaine et a eu peu de contact avec les comtes angevins sauf à trois périodes :
Ce petit hameau accolé au village de Villefagnan est desservi par la rue du pré Saunier ce qui rapproche les étymologies des deux sites. Deux raisons donc de s’intéresser à cet endroit en bordure du Poitou et de l'Angoumois. Courcôme avait été donnée en 970 par Guillaume Fier à Bras à l'église Saint Hilaire de Poitiers. Son fils Guillaume le Grand donna Ruffec Confolens et Chabanais à son vassal Guillaume IV Taillefer vers 995. Sonneville est trop proche de Villefagnan pour être rattachée à ce village. Par contre La Faye, de par son nom, pouvait abriter une forteresse. Les deux dons de Guillaume le Grand expliquent l'avancée du Poitou comme une presqu’île au nord des terres angoumoises. Guillaume IV Taillefer s'étant rapproché de Foulques Nerra en épousant sa sœur en 990 a du protéger son château de Ruffec à la manière du comte angevin du coté de la frontière poitevine. Si cette hypothèse n'était pas retenue, le site serait alors joint aux autres sites des frontières angoumoises affectés à Jean sans Terre.
Il serait difficile de ne pas rapprocher les deux sites 1 et 2, du même nom, situés à la frontière poitevine pour l'un et saintongeaise pour l'autre et tout deux défendant une étape sur deux voies romaines importantes. Désolé de contredire les données toponymiques de wikipédia qui cependant se rapprochent de notre propos en invoquant le nom d'un germain appelé "Sunno" ! Le site fait face à Neuvicq-le-Château qui devait être fortifié bien avant le XVème siècle.
Nous revenons à Cognac et à la forteresse de Merpins illustrée au n°4 de la Saintonge. Le site surplombe le domaine viticole de Font Joyeuse sur la rive gauche du Ri Bellot, proche d'une troisième voie romaine à pénétrer en Angoumois. Nous laisserons à Richard Cœur de Lion les honneurs de sa conquête toute proche. Voir aussi Lyonnais n°A pour Merpins et Bourg-Charente.
- 4 - La Croix Senaille, 16120 Bouteville :
- 5 - Sonneville, 16130 Lignères-Sonneville :
- 6 - La Sonnerie, 16250 Val-des-Vignes :
Ces trois sites enserrent l'imposant château de Bouteville (ci-contre) face à la Saintonge dans lequel Jean sans Terre a séjourné plusieurs fois entre 1200 et 1216. C'est certainement de cette époque que datent les trois sites car Jean sans Terre devait se méfier particulièrement des bouillants sires d'Archiac et de Barbezieux toujours prêts à guerroyer contre les comtes d’Angoulême. Pendant la guerre de cent ans, les Anglais étaient pratiquement maîtres de la Saintonge et n'avaient plus à défendre la frontière angoumoise. Le Prince Noir avait fait de Bouteville une des bases arrières de ses terribles chevauchées.
Une autre piste totalement différente proviendrait d'un don près du château de Bouteville fait à l'abbaye de Savigny près de Lyon en 1028 (cartulaire de Savigny p.310). L'abbaye y édifia un prieuré. Or cette abbaye protégeait ses terres avec des guets dénommés Sonnay (voir Lyonnais n°A et suivants)
Carte 1; Carte 2; Carte 3; Hypothèse d'affectation : Jean sans Terre.
Rien de bien spécifique pour ce pont enjambant un petit affluent du Né mis à part le fait qu'il se situe exactement sur la frontière de l'ancienne province et entre deux petits châteaux dont on a perdu l'histoire ancienne, le château de la Faye au sud et le château de la Léotardie au nord.
Hypothèse d'affectation : Sans intérêt
Ces deux sites sont très proches de la ville de La Rochefoucauld, l'un au nord et l'autre au sud ; beaucoup plus proches que la distance habituellement observée entre les sites et le château principal. En fait, ils encadrent le prieuré construit sur la rive opposée à celle du château de la Rochefoucauld, au bord de la Tardoire. Ce prieuré Saint Florent fut fondé en 1060 par Adhémar Donzel seigneur de la Rochefoucauld en faisant appel, Dieu sait pourquoi, à une douzaine de moines de l'abbaye de saint Florent de Saumur (donc après la prise de Saumur par Foulques Nerra en 1026) (voir Anjou n°13). Agris fut donnée à l'abbaye par les seigneurs de la Rochefoucauld au XIIème siècle. La commanderie templière de Malleyrand est proche. Nous sommes ici en langue d'Oc, patois Limousin, la frontière linguistique passant en forêt de la Braconne à l'ouest du site.
Nous retrouvons là le cours du Son-Sonnette matérialisé en orange sur la carte et le n°a du Poitou pour lequel nous n'avions pas vraiment d'explication concernant cette rivière. En fait, il est possible que l'abbaye de Cellefrouin matérialisée sur la carte par une croix soit plus ancienne que ce que l'on croit (1025 ?) et que que le don de Ruffec au comte d’Angoulême vers 995 n'incluait pas les domaines de cette abbaye à l'instar du n°1 ci-dessus pour Courcôme. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Sonne vis à vis de Mansle, village ancestral, serait l'équivalent de Sonneville (n°1) pour Ruffec et aurait donné son nom à la rivière frontalière Son-Sonnette passant à ses pieds, écartant les étymologies basées sur le "SON" de l'eau.