BOURBONNAIS
Seigneurie de Bourbon
Seigneurie de Déols
Seigneurie de Bourbon
- A - Senais, 18600 Neuilly-en-Dun :
Tout au sud du département du Cher, ce lieu était à la frontière du comté de Bourges avec l'Aquitaine. Sa position défensive n'est pas marquée car le pays est très plat et les moyens de défense consistaient plutôt en fossés-étang. Le pays dépendait du château de Liénesse au nord ouest de même que l'ancienne ville de Venoux, village médiéval fortifié qui a totalement disparu et dont les ruines sont inscrites aux monuments historiques. Senais est donc du coté Bourbon de la frontière. L'église de Bessais-le-Fromental, commune dont dépend Venoux est dédiée à Saint Martin et existait avant 1080.
Le village d'Ainay-le-Château également en Bourbonnais, porte des fortifications médiévales et est l'une des 17 châtellenies du Bourbonnais. Les Plantagenêts n'ont pas été impliqués dans la région et l'on pourrait rattacher le lieu au Berry n°E, homonyme, datant de la défense est de Bourges sous les mérovingiens en continuité avec Dun-sur-Auron.
Le site des champs Sonnets est situé sur une hauteur qui domine l'ancien château médiéval de La Cour construit sur deux mottes féodales avec fossés en forme de 8, fief détenu par Renault de la Cour. Il domine également la commanderie de La Racherie, commanderie majeure Hospitalière de Saint Jean de Jérusalem édifiée au XIIIème siècle et soutenue par les Bourbons.
Nous sommes là sur de la frontière entre l'Auvergne et la seigneurie de Bourbon donc à la frontière de l'empire Plantagenêt après le mariage d'Henri II et d'Aliénor d'Aquitaine en 1152. Le site occupe une position défensive surveillant le confluent de la Sioule et de l'Allier. La région, dont le village de Saulcet tout proche, a été disputée entre les deux fiefs. Le site des Champs Sonnet semble indiquer qu'à l'époque, Contigny était restée coté Auvergne et surveillait Verneuil-en-Bourbonnais éventuellement passée sous les Bourbons. La frontière y a été si mouvante que l'on ne peut être sûr de rien. Après partition de l'Auvergne en 1155 nous sommes ici dans la partie échue à Guillaume VIII qui a pris le parti de Louis VII. Les Champs Sonnets sont donc antérieurs.
Il se peut aussi que le site soit bien antérieur si on l'inclue dans ce qu'on explique plus bas avec les "Basses marches du Bourbonnais" (voir ci-dessous). La présence des mottes peut effectivement faire penser à la défense de la frontière sud du comté d'Autun bien que l'on soit un peu plus à l'ouest de cette marche ou encore la présence de l'abbaye de Saint Pourçain (voir n°6 toute proche. Par contre, l'hypothèse de la frontière du traité de Ribemont en 880 ne marche pas pour les sites de l'autre coté de l'Allier.
Compléments
En dehors des sites de la seigneurie de Déols étudiés en Berry, l'ensemble des sites de 1 à 6 sont situés sur une marche au sud de Moulins. Cette marche correspond à la limite sud du comté d'Autun en 918, fief du royaume de Bourgogne, figurée en orange sur la carte ci-dessous. La région s'appelle "Basses Marches du Bourbonnais". Elle est devenue Bourbonnaise en 1247 suite au mariage d'Agnès de Bourbon avec Jean de Bourgogne qui a fait naître nombre de litiges par la suite. On peut donc penser que les sites soient le résultat des défenses des comtes d'Autun sur leur frontière avec l'Aquitaine. Parmi les comtes Guilhelmides d'Autun on peut citer de grands utilisateurs des méthodes saxonnes : Robert le Fort (861-866), Bernard de Gothie (876-878) ex comte de Poitiers, Boson V de Provence (879-880) et Richard le Justicier son frère (880-921).
Cet ensemble de sites est à rapprocher de celui des frontières du comté de Nevers n°1, 2, 3 et 4 qui remontent à la même époque.
Une autre approche concerne les frontières issues du traité de Prüm (855) et retrouvées en 880 avec le traité de Ribemont (ci-contre). La disposition en cercle présentée par les sites n°2, 3, 5 et 6 correspond parfaitement à la pointe signalée par la flèche blanche du tracé de 880. Les sites sont ils dû à Charles le Chauve ou aux comtes d'Autun, voila qui est plus difficile à trancher.
A l'emplacement du Louage, la photo satellite nous montre bien les reste d'une tour de guet de 30m de diamètre. Les légendes du village de Beaulon gardent mémoire d'une butte féodale traditionnellement située au Bois de Mont qui enfermerait un serpent "Vouivre" ; mais 7 autres lieux-dits de la commune portent le nom de motte. Le Louage Saulnier correspondrait à la Motte de Villars aux Bruyères. Le lieu dit "Forgeat" proche de la "Motte de Villars" peut être rapproché de "La Motte Farchat" Nivernais n°1.
Carte; Hypothèse d'affectation : Robert le Fort
Le pays étant très plat, le Louage Saunier ne présente pas de signes particuliers sauf à être près d'un lieu-dit "les Forges" et d'être en position de guet pour le château de la Fin, plus loin sur le cours de l'Acolin, actuellement du XIXème mais construit sur une des trois mottes de "la Fin" avec un lieu dit "Basse cour", ce qui dénote sa haute antiquité. Le Louage signifie que les terres ont été mises en fermage et le second terme est le nom précédent de cette terre. Si l'hypothèse du château de la Fin est juste, le site est à affecter à Charles le Chauve (voir intro compléments).
Carte; Hypothèse d'affectation : Charles le Chauve; Verdun
Un joli petit château remplace peut être une tour de guet. On peut avoir tendance à rattacher le site à l'impressionnant Château de Saligny sur Rodon mais la position ne serait pas logique avec la défense de la frontière et aucun antécédent à la forteresse actuelle n'est connu pour l'époque. Il est certainement plus judicieux de le rattacher au château de la Motte-Saint- Jean en Saône et Loire, de l'autre coté de la Loire. Voir le n°w en Duché de Bourgogne qui est le site jumeau de celui-ci. Encore un lieu dit "le Bois des Forges". Le rattachement des deux sites à la Motte-Saint-Jean serait compatible avec Charles le Chauve tout cela dépend si c'était la Loire ou pas qui formait frontière à l'époque (voir intro compléments).
Carte; Hypothèse d'affectation : Charles le Chauve; Verdun
Il y a de nombreux châteaux à Besson car Moulins a presque été capitale de la France du temps d'Anne de France, la famille royale y résidant : château de Ris, château de Rochefort, château du Vieux-Bost et château de Fourchaud. Le site lui même se trouve en fond de vallée, ce qui est peu propice à une position de guet mais le pays est tellement plat que le ruisseau du Bresnay a pu faire office de frontière. Il s'agit peut être simplement là d'une fabrique de sel ?
Carte; Hypothèse d'affectation : Robert le Fort
Là encore, les témoignages de ces temps anciens restent très ténus. Rien de bien significatif aux Saulniers. La rivière "La Sonnante" qui passe à Neuilly-le-Réal correspond à l'endroit ou notre frontière du comté d'Autun rejoint l'Allier. Un lieu dit au bord de cette rivière "Fourchaud" n'est pas sans rappeler le Château de Fourchaud du n°4, le "Forgeat" au n°1 ou la"Motte Farchat" du n°1 du Nivenais. Des découvertes romaines importantes acquises par Mr Saulnier (mais il s'agit là d'une simple coincidence) ont été faites à Neuilly-le-Réal. Beaucoup de lieux dits "La Motte" à Bessay-sur-Allier, Gouise et Chapeau ainsi que "La Forge" à Saint-Voir.
Carte; Hypothèse d'affectation : Charles le Chauve; Verdun
Encore une trace de motte qui empêche de labourer entièrement le champ (20 m de diamètre). Le site ne présente pas d'autre particularité malgré la proximité de villes très anciennes à Varennes-sur-Allier et Billy. Les châteaux alentour sont nombreux mais avec des emplacements non significatifs : Gayette, Le-Méage, Montaigu-le-Blin, Puyfol, Vieux Chambord.
Nous pouvons ici évoquer les cinq incroyables déménagements (translations) successifs (836 à 875) de l'abbaye Saint Philibert de Tournus contés par Ermentaire de Noirmoutier. Ceci illustre bien les exodes de l'ouest vers l'est provoqués par les attaques répétées des Vikings et Normands du IXème au XIéme siècle. Le monastère initial est celui de Saint Philibert de Noirmoutier fondé après Jumièges par saint Philibert de Tournus en 674. Les Vikings envahissant l'île pour en faire une base opérationnelle, en chassent les moines qui s'installent en 857 à Saint-Philbert-de-Grandlieu (voir Bretagne n°j) dans une villa appelée "Déas" qui leur est donnée par Ansoald, évêque de Poitiers. A nouveau chassés, ils se réfugient en 847 à Cunault-sur-Loire (voir Anjou n°2) puis en 862 à Messais alors en Poitou (voir Anjou n°4) sur un domaine donné par Charles le Chauve. En 870, raison de notre digression, ils s'installent à Saint-Pourçain-sur-Sioule en Auvergne mais proche de notre site Bourbonnais, et enfin se posent définitivement en 875 à Tournus où saint Philibert est particulièrement vénéré (voir Bourgogne n°o). Déjà beaucoup d'occasions d'échanges entre l'est et l'ouest car la maison mère à Tournus a gardé tous ses anciens emplacement comme prieurés.
Carte; Hypothèse d'affectation : Charles le Chauve; Verdun.
Seigneurie de Déols
Les quatres sites suivants dépendaient manifestement de la seigneurie de Déols et ont donc été traités en Berry, coté Plantagenêts.
- c - Le Bois Sornet, 03370 Courçais n°9
- d - Le Relai du Saunier, 03380 La Chapelaude n°10