DAUPHINE

Comté d'Albon

Marquisat de Provence

 

 


 

Comté d'Albon

 

 

      - A - Sonnay, 38150 Sonnay :

 

      En Isère il y a une commune appelée Sonnay. Du haut de cette commune, une vue magnifique avec table d'orientation permet de découvrir un large paysage sur 180° vers le sud-est. 

 

     Le dictionnaire topographique pour l’Isère p 338 nous indique : Sonnay : Commune du canton de Roussillon ; paroisse du diocèse de Vienne, église St Blaise. Il n’y a pas d’autre indications.

 

     Au XII ème le village s’appelait Sunnayo en latin et Sunnay en français, ce nom provenant de la divinité germanique Suna le soleil selon le « Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France » de Albert Dauzat, Charles Rostaing 1963 page 661. Le Bulletin de Académie delphinale de Grenoble 1889 série 4 volume 2 p. 141-142 parle d’un Humberto et d'un Willelmo de Sunnayo au XIIème siècle. Ce livre cite en fait le cartulaire de Bonnevaux qui parle plus loin de Humberto de Sonnay comme témoin pour une affaire impliquant entre autre Nantelmo de Anjoldo (p134 n°327). Ces différentes chartes sont datées de 1171. L'abbaye de Bonnevaux est située à 28 km de Sonnay.

 

     Le ruisseau Sonne a donné son nom à la paroisse qui est devenue commune en 1794. On a trouvé près de Sonnay des vestiges de thermes romains dédiés à Hercule. En 1661 Nicolas Chorier nomme ce lieu Saunay et y signale une source thermale soignant la jaunisse et appelée Saint-Font. Le nom actuel est fontaine sainte Catherine. (« Histoire générale de Dauphiné » Chorier 1869 p 29 et « Etudes archéologiques sur les eaux thermales ou minérales de la Gaule » page 257 de J. G. H. Greppo). Sonnay est présente sous cette dénomination sur la carte de Cassini.

 

     Il existe un livre sur ce village : « Sonnay en Dauphiné, mémoires de mon village, des origines à nos jours » de Albert Flasseur 1999 édité par l’auteur. La commanderie hospitalière de Lachal est proche d'Anjou.

 

     La présence à moins d’un kilomètre de Sonnay d’un village nommé Anjou dont Sonnay dépendait en tant que fief pouvait nous intriguer. On y signale une baronnie, une motte castrale, un château et des vestiges du XII ème en ruines sous les vocables de Anjo, Anjolilo, Anjouja, Anjove, Anjoclo, Anjox… Le vocable d’origine viendrait du latin Angodès et la maison d’Anjou était une branche de celle des Roussillon. Le plus ancien seigneur connu de cette forteresse est Raimon d'Anjou (1120-1200) troubadour (en langue d'Oc).

 


 

    Il y a lieu ici de parler de la partition de l'Auvergne qui a eu lieu en 1147. Le Comte d'Auvergne héréditaire, Guillaume VII d'Auvergne s'est trouvé dépossédé à son retour de croisade de son comté par son oncle Guillaume VIII. Il garda néanmoins la partie est de son comté avec Montferrand (Clermont-Ferrand) comme capitale et Vodable comme résidence. Il se maria en 1150 avec Marquise d'Albon de Viennois fille de Guigues IV d'Albon dit Dauphin. Ils eurent pour fils Robert IV qui porta ainsi que sa descendance le titre de Dauphin d'Auvergne. Pour se maintenir au pouvoir, Guillaume VIII s'appuya sur Louis VII et Guillaume VII sur Henri II Plantagenêt son suzerain légitime. Robert IV était troubadour et a même échangé des vers avec Richard Cœur de Lion.

  

     Robert IV (1150-1234) était fatalement proche de Raimon d'Anjou (1120-1200) comme vassal de son beau père et troubadour comme lui. Tous deux étant proche d'un autre grand mécène de la poésie occitane, Richard Cœur de Lion (1157-1199). Des liens ont donc pu être possibles avec nos Plantagenêts surtout si l'on considère le désir d'Henri II de bloquer une intervention française sur le comté de Toulouse grâce aux possessions de Robert IV en Auvergne et en Velay ainsi que ses relations avec le Dauphiné. Par contre, la position du château d'Anjou et surtout de celle de Sonnay tourné contre Albon et sa tour, possession principale des dauphins de Viennois ne plaide pas pour cette hypothèse.

 

      Une autre piste plus probable est beaucoup plus ancienne, ce qui expliquerait pourquoi elle n'a pas laissé de traces dans l'histoire régionale, ce qui aurait été le cas pour une installation au XIIème siècle. La présence d'une motte est en faveur d'une installation ancienne. En 870, le traité de Meerssen donnait à Charles le Chauve roi de Francie occidentale la possession du Lyonnais et du Viennois, ce que refusait Girart de Roussillon qui finalement fut chassé de sa ville de Roussillon, manu militari, à Noël 870 par Charles le Chauve en personne. Il est probable que la place d'Anjou qui contrôlait la vallée du Rhône vis à vis des possessions restées aux mains de Girart de Roussillon après qu'il se soit replié à Avignon, ait été confiée à un proche de Eudes (fils de Robert le Fort et comte d'Angers avant Ingelger en 884), d'Hugues l'Abbé (cousin germain de Charles le Chauve et comte d'Angers en 866) ou même d'Ingelger. Ils étaient en effet les trois hommes forts autour d'Angers (Andegavis à cette époque). Bien sûr, ils étaient accompagnés de leurs mercenaires saxons ce qui explique l'existence de Sonnay comme guet orienté vers le sud. Cette même hypothèse pourrait aussi expliquer la présence des saxons en Beaujolais ou en Lyonnais  (voir Lyonnais n°6).

 

      Avec le temps, la maison d'Anjou-Roussillon s'est naturellement rapprochée de celle de Roussillon voisine de moins de 4 km à vol d'oiseau ce qui fait dire aux chercheurs que la maison d'Anjou est issue de celle de Roussillon avec une seconde branche Roussillon-Anjou vers 1200. Des liens entre les maisons de Vienne et celles d'Anjou existent après 870 : Adélaïs de Vermandois 946-975 épouse de Geoffroy Ier Grisegonnelle était petite fille d'Ermengarde de Vienne 905-942, elle même fille de Richard le Justicier, frêre de Boson V à qui Charles le Chauve avait confié la garde des anciennes terres de Girard de Roussillon. Avant Charles le Chauve, les honneurs tels que comte n'étaient pas transmissibles aux enfants. 

 

      Selon certaines sources, Gerbera Grisgonelle d'Anjou 970-1041, fille Geoffroy Ier Grisegonelle et d'Adélaïs de Vermandois, soeur de Foulques Nerra et mère de Geoffroy Ier Taillefer d'Angoulème serait née à Anjou - Rhône-Alpes ! D'autres sources reprises dans wikipédia pensent que Gerberte 915-952, épouse de Foulques II le Bon, était de la famille de Vienne. N'oublions pas également que Geoffroy Grisegonelle était frère de Guy, évêque du Puy en Velay de 975 à 996 (à environ 100 km) et que tout cela n'est pas étranger à la parenté d'Adalard évêque du Puy (919-923) avec Adalard évêque d'Angers qui fut le protecteur d'Ingelger. l'apparition des prénoms Gerberge et Ermengarde parmi les Ingelgeriens serait due à ces rapprochements entre la maison de Vienne et celle d'Anjou.

 

     De belles réunions de famille en perspective !

     

Foulques II Comte Anjou

Gerberte (de Vienne ?)

 
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Adélaïde d'Anjou

Ex Reine de France

 

Geoffroy I Comte Anjou

Adélaïs de Vermandois

Guy d'Anjou

évêque du Puy 

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Guillaume III

Comte de Toulouse

Guillaume II

Comte de Provence

Ermengarde d'Anjou

Duchesse de Bretagne

Foulques III Nerra

Comte d'Anjou

Gerbera d'Anjou

Guillaume III Taillefer

       

!

       

Geoffroy I Taillefer

Comte d'Angoulème

 

     Les sites n°a et b de Champagne apportent également un éclairage instructif sur les stratégies de Boson V concernant l'utilisation des "Sonneries".

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Charles le Chauve

 

 

    - B - Le Sonnet et route de Sonnay, 38150 La Chapelle-de-Surieu :

 

      Le Sonnet est un lieu-dit qui a donné son nom au ruisseau qui passe en contrebas. Nous sommes sur le versant nord de la colline qui porte la commune de Sonnay (versant sud au n°A). Les noms de la commune de Sonnay, du lieu-dit Sonnet et celui du ruisseau proviennent certainement de la même source car très proches les uns des autres. Le Sonnet se jette dans la Sanne.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Charles le Chauve

 

Compléments

 

     Revenons à la maison d'Albon qui apparait progressivement dans la région quand Guigues III obtint de l'archevêque de Vienne le bienheureux Burchard le sud du comté en 1029.

 

      Le site de Seignole en Vivarais à la frontière sud du comté d'Albon commune de Cheminas 07300 a été traité sur la province du Languedoc n°7.

 

    - 1 - La Saune, 26600 La Roche-de-Glun :

 

    La saune est le nom d'un lotissement de la Roche-de-Glun. Mais c'est aussi la frontière entre Le Comté d'Albon en Dauphiné et le Marquisat de Provence (n°a et suivants) aux mains de la maison de Toulouse. Elle est maintenant sur une île du Rhône au confluent avec l'Isère mais ce n'est que depuis la construction du barrage en 1968 et du canal de dérivation qui lui est associé. Le village est fortifié peut être depuis les romains. Le comté d'Albon a sa frontière sud sur les bords de l'Isère, en rive gauche du Rhône, mais se prolonge plus au sud, sur la rive droite, jusqu'au delà du village de Vion en Ardèche (voir Languedoc n°7) qui est le berceau de la maison d'Albon.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Henri IIMeerssen.

 

 

    - 2 - La Sône, 38840 La Sône :

 

     Durant les XI et XIIème siècles, les sites 1 et 2 et 9 sont situés sur la frontière entre Bourgogne Cisjurane et Provence (voir carte ci-contre).

 

     La Sône est située rive droite de l'Isère à l'endroit d'un pont romain pour traverser la rivière. Il fut fortifié par le château de la Sône construit par les Reffrairie au XIVème siècle avec hommage au dernier Dauphin de Vienne Humbert II. Louis XI y séjourna en 1448 lorsqu'il fut Dauphin de France. Le château fut précédé par un oppidum gaulois puis par une maison forte attestée en 1210. L'autre rive de l'Isère, le Royans nord ne fut acquis par Guigues VII comte d'Albon qu'en 1251. Auparavant, La Sône marquait donc bien la frontière du comté d'Albon qui s'était étendu vers Grenoble et ses montagnes dès 1050 pour le Grésivaudan.

 

     De l'autre coté de la frontière, c'est le comté de Valentinois tenu par les Poitiers depuis 1178. Personnellement, je ne penses pas que les Poitiers aient pris le nom d'un obscur village voire d'un petit sommet de la Drôme appelé Peitieux mais qu'ils sont descendant d'une manière ou d'une autre de Bernard de Gothie (?-879) fils de Bernard le Poitevin et Bichilde du Maine. Pour les recherches sur l'origine de la famille des Poitiers-Valentinois, voir l'étude d'Hélène et Thierry. Bernard de Gothie est issu de la grande famille des Guilhelmides (dont saint Guillaume de Gellone est le plus illustre représentant). Bernard avait pour nom celui de son père "pictavinus", le père et le fils furent comtes de Poitiers selon les aléas du pouvoir entre Louis le Pieux et Charles II le Chauve. Louis II le Bègue le nomme marquis de Gothie, comte de Bourges, de Macon et d'Autun. Avec Boson V, Hugues l'Abbé et Bernard Plantevelue, il forme une coalition contre Charles le Chauve devenu empereur mais perd petit à petit ses honneurs dont la dernière était Macon en 880. Il est excommunié par Jean VIII en 878 au concile de Troyes, ce qui, à l'époque, constitue son bannissement. On ne sait pas ce qu'il est devenu ensuite car il vit encore 10 à 20 ans mais il s'est peut être réfugié et fait clandestinement (excommunié, il ne pouvait se remarier) une nouvelle souche près des possessions de l'abbaye Saint Martin d'Autun dont il fut l'avoué, autour de Vaison-la-Romaine et où se trouve le lieu-dit Peitieux. voir aussi le n°h. On devrait donc Poitiers et Anjou de l'Isère (voir n°A) à la main mise de Charles le Chauve sur le royaume de Bourgogne mais tout cela reste très hypothétique. Le dernier comte Guilhelmide de Poitiers (86) fut Aymard Ier de Poitiers-Angoulème, comme quoi les prénoms Aymard et Guillaume sont communs entre les Guilhelmide de Poitiers (86) et les Poitiers Valentinois. Le plus ancien comte carolingien de Poitiers (86), nommé par CharlemagneAbbon Ier (778-791) était fils de Girard comte de Bourgogne, Autun et Roussillon.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Henri IIMeerssen

 

 

    - 3 - Sonaillet, 38260 Marcilloles :

 

Château de Bressieux
Château de Bressieux

     Ce site est indissociable des sites n°A et B. Sonaillet doit être interprété comme petit Sonay. Au bord du plateau, le site domine la plaine de Marcilloles et fait face à Viriville, propriété des seigneurs de Bressieux (ci-contre) dont un Grand Maître (selon Karl Gottlob et Edouard Fraissinet sinon prieur d'Auvergne) de l'ordre du Temple : Théodat de Berciaco. Bressieux était un fief du comté de Sermorens donc Sonaillet était bien sur la frontière est du comté de Vienne à partir de l'an 850. A noter qu'en 1011, le dernier roi de Bourgogne Rodolphe III donne en douaire les comtés de Vienne et Sermorens à la reine Ermengarde de Bourgogne dont on ne connait pas l'origine familiale. Ermengarde de Bourgogne rencontre Adélaïde d'Anjou en 1005 à l'occasion de l'élection de Wilfred, nouvel abbé de saint Victor de Marseille et plus tard, marie sa fille Emma de Provence au fils d'Adélaïde, Guillaume III Taillefer comte de Toulouse. C'est ce mariage en 1019 qui va être la raison de la partition du comté de Provence et la création du Marquisat.

 

     Un lieu dit "La Saône" 26210 Lens-Lestang situé dans la Drôme mais tout près de la frontière avec l'Isère, sur une colline surplombant le Ruisseau de Regrimay, devait former frontière avec le comté d'Albon puisque Lens-Lestang de l'autre coté du ruisseau dépendait de Moras-en-Valloire dont le château sur motte fut donné par Rodolphe III à Guigues Ier d'Albon en 1009. Le terme de Saône est à nouveau confirmé comme s'agissant des frontières du temps du traité de Verdun et/ou de celui du traité de Meerssen (pour ce cas ci). Vu son nom, "Beaufort" 38270 devait porter le château frontalier du comté de Vienne et "Bataillouse" 38270 Bellegarde-Poussieu rappelle que le comté a été acquis de haute lutte sur les terres de Girard de Roussillon.

 

Carte 1; Carte 2; Hypothèse d'affectation : Charles le Chauve

 

 

    - 4 - Le Saunier, 38090 Roche :

Château de Fallavier
Château de Fallavier

 

 

     Rien de très typique pour ce site situé au bord de la rivière du Bivet. Par contre, il devait être à la frontière d'une enclave savoyarde et surveiller le château de Fallavier (ci-contre) et surtout la ville forte de Saint-Alban-de-Roche où se sont déroulés plusieurs combats de la guerre delphino-savoyarde dite de cent ans (1234-1329). Nous sommes à proximité de la via Agrippa tronçon de Vienne à Bourgoin qui passe à Bonnefamille. On peut noter la présence de mercenaires gascons dans les forces dauphinoises commandés par le Grand Chanoine.

 

CarteHypothèse d'affectation : Edouard II

Dauphiné

 

    - 5 - Saunier, 38390 Bouvesse-Quirieu :

 

     Avec Quirieu, son château rasé par Richelieu en 1626 et son port, nous sommes en présence d'une place forte maintes fois disputée entre Savoie et Dauphiné car elle prélevait un droit de passage sur le Rhône. Saunier, au pied du mont Revolon, en face de Quirieu a pu servir de campement à des forces venues assiéger le château en 1289 (dauphinoises) ou 1291 (savoyardes).

 

CarteHypothèse d'affectation : Edouard II

 

 

    - 6 - Sonnière, 38850 Paladru :

 

     Sonnière est à l'emplacement des différents châteaux de Paladru, bien situés sur la hauteur pour surveiller l'ensemble du lac. Du château, il ne reste que la chapelle dite des Trois Croix adjacent à Sonnière. Paladru, l'une des places fortes du comté de Sermorens, est cité comme telle lors du mandement papal (Pascal II) de 1107. L'histoire du site est trop longue et trop mouvementée pour affecter le site à une date précise. Les occasions sont multiples : depuis les chevaliers paysans de l'an mil envoyés par l'évêque de Vienne jusqu'aux guerres dauphino-savoyardes de 1150 à 1350. Paladru a aussi fait partie du douaire d'Ermengarde de Bourgogne en 1011 dont nous avons parlé au n°3.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Indatable; Meerssen

 

 

    - 7 - La Sonnarie, 38950 Quaix en Chartreuse :

 

Château Vieux de Voreppe au XIXème
Château Vieux de Voreppe au XIXème

 

     Le site de la Sonnarie est un guet pour le château de Quaix situé au revers pour éviter les attaques surprises venant des vallées de la Chartreuse. Le château de Quaix est du mandement de celui de Cornillon, places fortes destinées à protéger Grenoble des attaques savoyardes. Le château-Vieux de Voreppe (ci-contre) finissait la ligne de fortification et barrait la cluse. En effet, Voiron très proche de Grenoble a eu la même histoire que Paladru au n°6 ci-dessus et est resté savoyard de 1029 à 1355, avec toutes les tensions que cela a pu provoquer pendant la guerre delphino-savoyarde.

 

 CarteHypothèse d'affectation : Edouard II. 

 

 

    - 8 - Sonnant, 38410 Saint-Martin-d'Uriage :

 

Château d'Uriage
Château d'Uriage

     Le Sonnant est le nom du ruisseau qui descend d'Uriage-les-Bains à Gières. Ce ruisseau passe au pied du château d'Uriage (ci-contre) attesté depuis 1085. un petit village en contrebas du château porte aussi le nom de Sonnant. Ce village devait abriter un guet pour le château de façon à le prévenir de troupes remontant la vallée du Sonnant qui a ainsi pris le nom de la fonction. Le château d'Uriage appartenait à la famille Alleman qui donna naissance à plusieurs évêques de Grenoble ayant des châteaux en Grésivaudan et notamment à Herbeys et Séchilienne. le nom du site semble bien antérieur à cette famille. A noter que le cardinal Louis Alleman a vécu au château de l'Empéri à Salon de Provence (voir Provence n°e)

 

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Indatable

 

 

    - 9 - Saunier, 38760 Saint-Paul-de-Varces :

 

     Le site se situe très haut sur les falaises du Vercors à 1200m, sur une épaule à la vue imprenable sur la vallée du Drac, au dessus de Varces. A Varces, plusieurs maisons fortes appartiennent à la famille Alleman (voir n°8 ci-dessus) et la vue du Saunier s'étend jusqu'à l'ancien château fort de Saint-Giraud au dessus de Varces, au château d'Herbeys et même au delà. Nous avons vu au n°2 que nous étions, à cet endroit sur la frontière de l'ancienne Bourgogne Cisjurane. Les propriétés des Alleman allaient même jusqu'à Corps où ils possédaient une maison forte en franc-alleu.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Indatable

 

 

Marquisat de Provence

 

 

 

          Les terres des comtes de Toulouse qui étaient reconnues par le pape Honorius III comme faisant partie de l'héritage de Raymond VII et constituant le Marquisat de Provence sont à cheval sur les provinces de Provence et du Dauphiné. Comme il n'y a ni occurrence de base ni complément sur la partie provençale, l'étude toponymique du Marquisat est traitée ci dessous.

 

 

 

 

    - a - Sonnaize, 26300 Beauregard-Baret :

 

     Sur la dernière crête du Vercors à 800m d'altitude, le col de Sonnaize domine les ruines du château de Rochefort-Samson. La terre était fief des comtes de Valentinois et ne passa au Dauphiné qu'en 1443. La vue s'étend au loin sur toute la basse vallée de l'Isère. Un lieu idéal pour surveiller le comté d'Albon. Sur les Poitiers de Valentinois voir n°2.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Henri II.

 

 

    - b - Les Sornets, 26310 Val-Maravel :

 

    Nous changeons de frontière pour passer à celle du comté de Forcalquier. Le site, en fond de vallée, n'est pas orienté vers la frontière et ne peut être retenu comme position de guet.

 

Hypothèse d'affectation : Sans intérêt

 

 

    - c - Saulnier, 26460 Bourdeaux :

 

     Fief du comté de Diois puis du Valentinois en 1278 puis à l'évêque de Die en 1357. L'église de Bourdeaux était dépendante de l'abbaye de Savigny en 1032 ce qui explique la présence du site (voir Lyonnais n°A). Le site est attenant à la motte de Comps sur laquelle la tour de guet devait être implantée. Présence d'un lieu dit "les Lombards".

 

 CarteHypothèse d'affectation : Foulque III

 

 

    - d - Les Seynières, 26770 Taulignan :

 

     Légèrement plus haut que la ville fortifiée de Taulignan, et face à la frontière avec le Comtat-Venaissin, le site ne semble pas un site de guet bien placé. Le château de Taulignan appartint aux Alleman en 1408 (Voir n°8 et 9)

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Indatable

 

 

    - e - Senières, 26160 Salettes :

 

    La fortification la plus proche est Châteauneuf de Mazenc sur le "Grand Chemin Ferrat" qui a connu une attaque des Grandes compagnies à la solde des Turenne fin du XIVéme siècle. C'est peut être là l'origine du nom de Senières qui ne présente pas d'autre caractéristique que d'être au bord de la rivière Vermenon affluent du Jabron.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.

 

 

    - f - Saunier, 26740 Marsanne :

 

     Un peu au nord de Marsanne, village médiéval plein d'histoire, ayant appartenu aux Poitiers puis aux papes, le site ne présente aucune spécificité stratégique. 

 

Hypothèse d'affectation : Sans intérêt

 

 

    - g - Saunier, 26250 Livron-sur-Drôme :

 

     Bien que proche d'une grande ville historique fortement fortifiée, verrou des vallées du Rhône et de la Drôme, le site ne présente pas non plus d'intérêt stratégique. La ville ennemie était la Voulte-sur-Rhône sur l'autre rive à cause de rivalités familiales entre les Poitiers et les Anduze (voir Languedoc n°1, l, m, n et o). Il est proche d'un château du XVème produisant des vins des côtes du Rhône. Il peut s'agir d'un lieu produisant du sel car proche de la rivière et de forêts. Il existait en effet une porte Saunière à Valence proche de notre site.

 

Hypothèse d'affectation : Autres toponymes; Meerssen

 

 

    - h - La Sonnerie, 26400 Grane :

 

     Il s'agit du nom d'une rue de Grane mais elle préexistait sous la forme d'une ferme appelée ainsi avant l'extension de la ville de Grane. Grane est un village perché avec site castral donc propice à notre recherche avec une forme toponymique (Sonnerie) sans équivoque. C'est la résidence favorite et peut être même originelle des comtes de Poitiers-Valentinois. Ceci est à rapprocher de notre hypothèse du n°2.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Henri II.

 

 

    - i - Les Sonnets, 26730 Hostun :

 

     Le dictionnaire topographique de la Drôme cite ce lieu qui n'est plus répertorié dans géoportail p 379. Le site est tout proche du n°a et le commentaire à son sujet pourrait être exactement le même. le château sur motte étant celui du Mottet qui n'existe plus appartenant à la maison de Hostun.

 

Carte; Hypothèse d'affectation : Henri II.