LIMOUSIN
Vicomté de Limoges, de Ventadour, de Turenne
Compléments
Curieusement, la partie ouest du Limousin ne comporte que peu d'occurrences ou de compléments à notre recherche, alors qu'Henri II et Richard Cœur de Lion y ont été directement actifs. L'abbaye de Grandmont est particulièrement chère à Henri II même avant 1152 ; Aymard V de Limoges épouse une princesse anglaise Sarah en 1159 (voir n°14) ; Henri II détruit les remparts de Limoges en 1159 ; Richard y est couronné duc d'aquitaine en 1172 à l'age de 12 ans ; puis c'est une longue période de répression, Richard ayant rejoint le parti de son père qui lui avait pardonné sa révolte en 1174. C'est peut être en raison même de ces tensions qu'aucun souvenir des Plantagenêts n'y subsiste, ce qui n'est pas le cas pour les trois vicomtés de l'est (Bas-Limousin), issus de la famille des Comborn et détenus par les Turenne et les Ventadour, moins directement touchés par les guerres avec Richard.
C'est probablement pendant la période faste de la cour d'Aliénor, de 1170 à 1173, du temps de Bernard de Ventadour que datent le rapprochement de ces vicomtés avec le duc Richard, lui même troubadour comme la plupart des vicomtes limougeaux et auvergnats. Par contre, il n'est pas sûr que ces dénominations ne datent pas de la guerre de cent ans pendant laquelle les vicomtés furent aux mains de seigneurs limougeaux globalement partisans des Anglais. Voir au sujet de cette introduction : "Richard Coeur de Lion et le Limousin" de Marguerite-Marie Ippolito.
VICOMTE de VENTADOUR
- 1 - Sounaleix, 19290 Saint-Setiers :
- 2 - Sornac, 19290 Sornac :
- 3 - La Saunière, 19290 Saint-Rémy :
Ces trois lieux très proches semblent bien être sur la frontière nord des Ventadour (capitale Ussel) avec les vicomtes d'Aubusson de la Marche. Le seigneur Hugues de Mirambel (Saint Rémy) rapportant à Ussel possédait Châteauvert (Sornac) (ci-contre), était allié aux Rochefort (Sornac) et devait défendre cette frontière.
Carte 1; Carte 2; Carte 3; Hypothèse d'affectation : Richard Cœur de Lion.
Les trois occurrences qui suivent devaient constituer la frontière sud des Ventadour. La vicomté est descendue plus tard jusqu'à Gimel mais en 1264 le château bas de Gimel rapportait aux Turenne. Corrèze un peu plus au sud de Beaumont n'est créée par les Ventadour qu'en 1293.
Le site de Seignolles est plus élevé que le village de Beaumont et devait porter une fortification frontière avec la petite seigneurie indépendante de Chamboulive qui appartint ensuite aux Comborn.
Saunat était une position avancée du château de Pierrefitte (ci-contre celui du XIVème) qui appartenait à la grande famille de Bort. C'était la possession la plus à l'est des Ventadour, faisant une enclave en Auvergne. le site de Saunat tourné vers l'ouest et le sud complétait la vue de celui de Pierrefitte et faisait face au château de Madic dans le Cantal. Ces deux familles ont donné naissance à des templiers très célèbres dont François de Bort précepteur (entre autres) d'Auvergne et Limousin, Rainald de Bort son neveu qui a défendu l'Ordre au procès de Paris, Pierre de Madic également précepteur d'Auvergne et Limousin. Il se peut que Pierrefitte rapportait à un château plus important des Ventadour, celui de Margerides qui défendait l'est de la vicomté sur la voie romaine Bort-Limoges.
VICOMTE de TURENNE
Profitant de la guerre entre Capétiens et Plantagenets, la vicomté de Turenne est devenue l'un des principaux fiefs de France au XIVème siècle, après les croisades. Le vicomte utilisera alors des sites du nom de Sénac pour protéger ses frontières. Ce n'était pas l'habitude du temps des Comborn jusqu'à ce que Marguerite, dernière vicomtesse épouse Bernard VIII de Comminges en 1305 qui, nous l'avons vu, utilisait depuis longtemps les habitudes plantagenaises pour défendre son territoire. Par convention, nous attribuerons les sites n°8 à 12 de Turenne à Bernard VIII vicomte "de iure uxoris" de 1305 à 1314.
- 7 - Le Sénac, 19600 Saint-Pantaléon-de-Larche :
Le sénac est sur la rive droite de la Vézère et surplombe celle-ci. Nous sommes dans la zone des possessions imbriquées entre la vicomté de Limoges et celle des Turenne. Situé dans une boucle de la rivière, le site regarde vers la vicomté de Turenne où se situe le château de Couzage (ci-contre) ayant appartenu aux princes de Malemort puis aux vicomtes de Turenne. C'est d'ailleurs à Malemort (Montemart), tout près de Brive que les routiers brabançons de Richard Coeur de Lion ont été battus en 1177.
- 9 - Sioniac, 19110 Sioniac :
De chaque coté de cette langue limousine avançant en Guyenne, entre les vallées de la Dordogne et de la Sourdoire, appartenant à la vicomté de Turenne (ci-contre), ces deux lieux en défendent la frontière avec le Quercy et notamment l'imposant château de Castelneau-Bretenoux. Les places fortes des Turenne ne manquent pas sur cette langue de terre âprement disputée : avec Beaulieu sur Dordogne, le château d'Estresse, Biard sur Cère, Puybrun, Carennac et Curemonte. les sites de Sennac (à 300m tourné vers l'ouest) et Sioniac (à 330m tourné vers l'est par dessus l'abbaye de Beaulieu) sont des guets très utiles et complémentaires à cette ceinture.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard II.
Magnifique poste d'observation surplombant la vallée de la Dordogne. Ce site pouvait rapporter soit au château de Pebeyre soit, plus probablement à celui de la Roche-Canillac dont sont issus Hugues de la Roche, recteur du Comtat Venaissin sous Clément VI ou, moins glorieusement, le routier Jean de la Roche qui incendia Tulle en 1426. Ces deux châteaux rapportaient au Vicomte de Turenne et sont peu éloignés de la frontière auvergnate. Cette région a été durement éprouvée durant la guerre de cent ans.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard II.
Nous sommes avec ce site en plein Quercy, donc en Guyenne mais il dépendait de Saint Céré, une des places forte de la vicomté de Turenne, raison pour laquelle nous l'avons placée en Limousin. Un peu plus loin, Labastide-du-Haut-Mont, attesté en 1247, est sur la frontière avec l'Auvergne mais il fallait peut-être un relais pour que les "signaux" parviennent à Saint-Céré en dépit de la toponymie qui l'attribue à l'anthroponyme Senilius.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard II.
Chameyrat était une place forte des Turenne alors que Tulle, un peu plus à l'est était fief de l'évêque. Le modeste château du XIIéme est encore accolé à l'église. Seignolles pouvait surveiller la frontière nord de Turenne. le Puy de Laguillomie à 471m pouvait jouer ce rôle.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard II.
VICOMTE de LIMOGES
- 13 - La Saunerie, 24460 Négrondes :
Bien que très enfoncés en Quercy, nous sommes sur des terres possédées par les vicomtes de Limoges qui ont même étendu leur territoire au delà de Périgueux.
Ce site est exactement sur une bosse de la frontière entre la vicomté de Limoges et le comté de Périgord au XVème siècle entre le château de Thiviers et celui d'Exideuil (voir carte). Exideuil fut attaqué par Richard Coeur de Lion en 1182 et 1184 et pris par Jean sans Terre en 1199 avec celui de Thiviers, repris par Guy V en 1211. Anglais en 1351, puis Français en 1356, rendu en 1360 et repris définitivement par Du Guesclin en 1370 ! Il est impossible de savoir si cette Saunerie doit être affectée à Richard lorsqu'il attaqua Exideuil ou à Jean pour en organiser la défense ou encore postérieurement lors de la Guerre de Cent Ans.
Cette manufacture de porcelaine des faubourgs de Saint-Yrieix ne présente pas de particularité topographique. Par contre, à Saint Yrieix se trouve le tombeau de Sarah de Cornouailles, princesse anglaise arrière petite fille de Guillaume le Conquérant et épouse d'Adhémar V de Limoges. Sarah est enterrée dans le monastère de saint-Yrieix dont les chanoines dépendaient de Saint Martin de Tours.
Hypothèse d'affectation : Sans intérêt