FLANDRE, HAINAUT, ARTOIS, PICARDIE
Comté de Flandre, de Ponthieu,
Comté de Vermandois
Nous regroupons sur cette page l'ensemble des fiefs capétiens au nord de Paris au dessus de l'Île de France et de la Champagne.
COMTE de FLANDRE
La région de Pitgam fut productrice de sel mais manifestement, le nom de Sonneville est attaché à une autre toponymie. La frontière entre la Flandre intérieure et la Flandre maritime passe à cet endroit. Cette même frontière fut celle qui sépara le comté de Flandre du comté d'Artois créé en 1180 pour constituer la dot d'Isabelle de Hainaut mariée avec Philippe II Auguste. En 1159, une bulle d'Alexandre III montre que Pitgam appartenait à Thérouanne. Elle fut possession des châtelains de Saint-Omer. Les occasions de construire une tour de guet à cet endroit sont donc multiples, depuis le Litus Saxonicum et la forteresse de Marck citée dans la Noticia Dignitatum, jusqu'aux fortifications de Dunkerque réalisées par Robert II de Bar, petit fils d'Edouard Ier de Bar responsable des nombreux sites lorrains, en 1395. Voir une autre hypothèse au n°2.
Carte; Hypothèse d'affectation : Mérovingiens
Comme le site précédent, Arnèke appartenait à Thérouanne et aux évêques de Saint-Omer. Elle est située sur la voie romaine reliant Cassel à la côte, la Steenstraete. Elle appartenait à la châtellenie de Cassel qui fut souvent lieu de combats. de nombreuses mottes féodales de la région font plutôt penser à une frontière du IX-XIème siècle. Nous sommes peut être en présence de la frontière du comté de Thérouanne fondé en 649 et avant son démembrement par le comte de Flandre Baudouin II en 900. Le comté de Thérouanne était en effet partiellement peuplé de Saxons. Gravelines, Bourbourg, Pitgam, le site n°1, Seyne Houck poste avancé des mottes féodales de Rubrouck et de Arnèke (motte des Sept Planètes), puis la butte fortifiée de Cassel pour finir, devaient former la frontière nord de ce très ancien comté.
Carte; Hypothèse d'affectation : Mérovingiens
Nous sommes ici à la frontière entre Flandre et Hainaut donc également entre France et Empire Germanique. Un lieu dit "la Motte" sur la commune de Marchiennes semble constituer avec notre site le guet sur les bords de la Scarpe pour le compte de la bonne ville flamande de Douai. Ce guet était absolument nécessaire lors des remontées de l'Escaut et de la Scarpe par les drakkars vikings.
COMTE de PONTHIEU
Airaine est la place forte du comté de Ponthieu sur la frontière face à l'Amiénois. La fortification d'Airaine existe depuis l'époque gallo-romaine. Un château de pierre est élevé en 1159 puis un second en 1179. Deux occasions différentes peuvent expliquer l'emploi de guet avec le nom de Sonnette :
COMTE de VERMANDOIS
Senancourt est situé près de la chaussée Brunehaut et pas loin de Beaurevoir et du château de Jean II de Luxembourg où fut détenue Jeanne d'Arc avant d'être vendue aux Anglais. Mais notre site doit être antérieur à cette période. Le moment le plus probable pour ce site serait lorsque la seigneurie de Guise était détenue par Guy de Guise (~1070-1141) qui, en tant que pair du Vermandois devait s'occuper de la défense de Saint-Quentin. A cette époque, Bohain-en-Vermandois, un peu plus au nord, était détenu par la puissante maison d'Avesnes, de Condé, de Leuze et de Landrecies. La frontière entre Vermandois et Avesnes devait passer par Senancourt. Guy de Guise était habitué aux méthodes anglo-normandes en tant que petit-fils d'Hildouin IV de Montdidier et d'Alix de Roucy et surtout époux d'Adeline Machanie de Montmorency, fille de Bouchard IV de Montmorency et Agnès de Beaumont (voir Ile-de-France n°a).
Carte; Hypothèse d'affectation : Geoffroy V.
Le site de la Fontaine Sonnette était le guet de la seigneurie de Vervins et sur sa frontière avec la seigneurie de Rumigny partie du Hainaut puis vassale du comté de Champagne. En effet, Besmont tout proche dépendait de Aubenton appartenant en 1013 à la seigneurie de Rumigny. En 1116, la seigneurie de Vervins appartenait à Thomas de Marle du nom de sa mère Ade (Adèle) de Roucy dame de Coucy et de Marle répudiée par Enguerrand de Bove ou de Coucy comte d'Amiens. Ses démêlées avec Louis VI furent mémorables notamment pour la succession du comté d'Amiens. Comme il était par sa mère descendant des Roucy et cousin d'Ebles II de Roucy, il a surement fait partie des seigneurs conjurés opposés à Louis VI (voir Ile-de-France n°a). Comme les autres conjurés, il a protégé les frontières de ses domaines à la façon des anglo-normands.