QUERCY et COMTE de ROUERGUE
QUERCY
Le Quercy est traditionnellement rattaché au comté de Toulouse depuis 849 avec la dynastie des comtes de Toulouse-Rouergue.
En épousant la duchesse d'Aquitaine Aliénor en 1152, Henri II devient duc d'Aquitaine frontalier avec le Quercy. S'appuyant sur les droits d'Aliénor au comté de Toulouse (Aliénor était petite fille de Philippa de Toulouse écartée de la succession par testament en faveur de Raymond IV), Henri II tente d'envahir le Quercy en 1159. Cela est mentionné de la façon suivante dans wikipédia : " à la suite d'une rencontre avec le roi de France, Henri II considérait qu'il avait obtenu son accord pour une intervention. Il attaqua donc le comté de Toulouse mais apprit que Louis VII se trouvait alors dans la ville où il rendait visite à son beau-frère. Ne pouvant attaquer directement, le roi anglais pilla la région et s'empara du Quercy. L'épisode se révéla être un sujet de contentieux durable entre les deux souverains, et le chroniqueur William de Newburgh qualifia le conflit avec Toulouse de « guerre de quarante ans ». "
En 1212 Simon de Montfort en tant que chef de la croisade des Albigeois occupe le Quercy qui lui est officiellement confié en 1215. Raymond VII récupère le comté en 1222, puis sa fille Jeanne s'étant mariée avec Alphonse de Poitiers, le conté est rattaché à la couronne en 1271. Le traité de Paris de 1259 stipulait cependant qu'à la mort de Jeanne, le Quercy serait remis au roi d'Angleterre.
Concernant la guerre de cent ans, les Anglais pénétrèrent en Quercy en 1346. Le traité de Brétigny en 1360 donne officiellement le Quercy à l'Angleterre Cahors ouvre ses portes en 1361. La reconquête a lieu de 1373 à 1380 par Bertrand du Guesclin. Les Anglais quittent définitivement le Quercy en 1443 soit 97 ans après leur entrée !
Panel de base
Senet est un lieu-dit de la commune de Pomarède sur un sommet d'une colline où l'on produit des vins de Cahors. Proche de la frontière entre l'Agenais et le comté de Toulouse.
Le château qui garde la frontière est celui de Pestillac commune de Montcabrier. Les Pestillac sont attestés depuis 1030 et depuis ce temps fidèles vassaux du comte de Toulouse même lors de la croisade, ce qui leur vaut d'être dépossédés de leurs biens par Simon de Montfort. Le château leur est rendu en 1229. Les tensions avec les représentants royaux deviennent si vives qu'Amalvin de Pestillac embrasse le parti anglais dès 1342 mais est tué par ses propres sujets en 1346. En 1356, grâce aux Anglais les Pestillac retrouvent l'intégralité de leurs biens. C'est donc à cette période qu'on peut penser qu'une défense de type anglaise incluant un guet à Senet vers l'est a été mise en place.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Complément
Figeac fut prise par Bernardon de la Salle à la solde des Anglais le 14 octobre 1371, il ne quitta la ville qu'en 1373. Les Anglais avaient conquis les environs de Figeac avant la ville fortifiée elle même puisque la bastide de Faycelles à 7 km au sud-ouest fut prise en 1369. Pendant le contrôle de Figeac, les Sonneries devaient contrôler le pont médiéval de Bagnac à la frontière du Quercy et de l'Auvergne (Maurs avait été pris par les Anglais en 1355 p.148).
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Il semble qu'une voie romaine traversait le Lot entre Capdenac et Capdenac-Gare. Capdenac (46) sur la rive droite du Lot a longtemps résisté aux Anglais et ne fut prise qu'en 1375 après de multiples sièges infructueux puis libéré par rachat dès 1380. Mais une autre calamité encore pire que la guerre s'était installé dans la région : la lèpre en 1321 et surtout la peste noire de 1348 à 1360. Il me semble que les Sanières aux portes de Capdenac (voir n°a) et de Saint Julien (voir n°4) sont en fait une zone hors des murs de la ville où l'on entassait les pestiférés de façon à ce qu'ils ne contaminent pas les habitants restés sains. Nous avons la même chose à Nantes, Châtellerault (maintenant Sanital), Parthenay et Loudun avec les "Sanitat".
Hypothèse d'affectation : Autres toponymes
Sonac, comme le n°6 du Rouergue, est aussi un village du Quercy où Jacques Juillet pense que Guillaume de Sonnac est né (Templiers et Hospitaliers en Quercy p.79-133 et 261). Aucune preuve à part la similitude du nom n'y est fournie.
Le village s'appelait Solotenaco ou Soltenaco dans un acte de Pépin Ier d'Aquitaine en 838 puis Solnaco dans une bulle d'Eugène III en 1146. Il y a eu une maison hospitalière dans le village. Un petit château a également appartenu aux Sonac, aux Bruyères et aux Corn, il a été incendié à la révolution. Il n'a pas de position de guet particulière ce qui aurait été le cas un peu plus au nord. Il est entouré de seigneuries qui sont devenues plus importantes comme les Thémines, les Cardaillac, les Lacapelle...
On dit que Pépin Ier distribua des terres aux compagnons qui l'avaient aidé à combattre Waïfre, ce qui aurait été le cas des Sonac et des Cardaillac. Malgré cette ancienneté, ni la situation de Sonac ni ses formes toponymiques anciennes, n'en font un sujet intéressant pour notre étude.
Hypothèse d'affectation : Sans intérêt
Sénaillac est sur une petite colline (241m) toute proche du château de Péchaurié commune de Lherm qui possédait des mines de fer en 1329. Péchaurié est au bord du ruisseau de la Masse et n'a pas de vue vers le nord-ouest, ce que lui apporte le site. Le château appartenait à Jean de Saint Gily. Il fut pris par Bertrand de Pestillac (voir n°A) pour les Anglais dès le début de leur entrée en Quercy en 1347 (p.110). Jean de Saint Gily leur racheta en 1351 (p.131). Il fut à nouveau repris par les Anglais en 1414 mais reconquis par l'évêque de Cahors moins d'un an après (p.355).
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
En 1370 les Anglais avaient été chassés des grandes villes de Quercy et ils s'étaient regroupés au nord de Cahors entre Salviac et Fons. Leurs principales places fortes étaient Saint-Martin-de-Vers, Cras, Murcens et en 1387 le "Roc d'Aucor" qui n'est autre que le "Château du Diable" ou "des Anglais" commune de Cabrerets (p.214). Murcens était l'emplacement d'un oppidum gaulois facilement défendable avec point d'eau. Au dessus de cet ensemble de places fortes, de l'autre coté du vallon de la Rauze près du village de Nadillac à une altitude de 360m, les Sounailles présentent le grand avantage de pouvoir surveiller de loin le château de Roussillon (ci-dessous) que les Anglais avaient revendu aux consuls de Cahors (p.178)
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Sénaillac n'a pas de toponyme ancien connu. L'Histoire du Quercy nous apprend, p.211 qu'ayant attaqué Cajarc et ne pouvant emporter la ville, les assaillants conquirent les châteaux de Sénaillac et Faycelles en 1369 pour essayer de la bloquer (et de la surveiller). Il se peut que Sénaillac ait eu, à l'origine, un autre nom plus ou moins similaire et qu'il ait pris ce surnom ou déformé son nom pour être conforme à sa fonction. Toujours est-il que nous retrouverons cette garnison prête à entrer en Rouergue en prenant (ou plutôt reprenant pour être conforme aux dates p.212) l'abbaye de Loc-Dieu (voir n°2).
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Voici un passage très clair de "l'histoire générale de la province de Quercy" Tome 3 p.110 et 111 de l'abbé Guillaume Lacoste que nous citons régulièrement pour cette page et qui nous éclaire sur ce site de Cénac. Le passage concerne l'année 1346 soit le tout début de l'entrée des Anglais en Quercy :
Le sujet du voyage du comte d'Armagnac dans cette partie du Quercy était, sans doute, de se rendre compte de l'état de la place de Montcuq, et de s'assurer de la vérité sur le compte de deux seigneurs du Haut-Quercy accusés de pactiser avec les Anglais. Ces seigneurs étaient Bertrand de Pestillac, et son beau-frère, Philippe de Jean, neveu du cardinal de Jean et seigneur de Junies, Salviac, Galessie et Biars. A la tête d'une troupe qu'ils avaient levée à leurs dépens, ils avaient pris les Arques, Lherm, Castelfranc, Duravel, Pontcirq, Bélaye, et donnaient la main aux Anglais, maîtres du lieu de Bovila, près de Montcuq. Ces deux seigneurs avaient mis de petites garnisons dans les églises de tous ces lieux, et, des châteaux de Pestillac et de Cuzorn, où ils s'étaient retranchés, ils dévastaient les terres de l'évêché, en haine de l'évêque, qui se tenait, avec des soldats à sa solde, dans le château-fort de sa ville d'Albas, d'où il envoyait souvent des détachements pour les repousser.
Bertrand de Pestillac était le fils d'Amalvin de Pestillac du n°A ancien cathare, ce qui explique sa haine de l'évêque Bertrand de Cardaillac et donc la prise de la place de Bélaye et des légendes qui lui sont associées. Raymond de Durfort garda le château pour les Anglais pendant 2 ans de 1346 à 1348. Cousserans (altitude 124m) était une des maison forte de Bélaye et Cénac au dessus (altitude 284m) en était manifestement le guet, bien que de nos jours sur la commune d'Albas. Avant de quitter les lieux, n'oubliez pas de déguster un château de Cénac millésimé ! Du château une vue plongeante magnifique (ci-contre) sur la boucle du Lot qui abritait le château d'Albas de Bertrand de Cardaillac.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Mas de Sounat est proche de Crayssac et situé au bord de la falaise qui surplombe le Lot. De cet endroit on pouvait apercevoir le haut de la tour de Cahors et, bien sûr, surveiller la vallée au dessous. C'était donc un point important pour la sécurité de la ville. Les Anglais prirent Crayssac avant 1355 et se fortifièrent dans l'église. Un essais pour les y déloger n'aboutit qu'à une négociation de non agression. Le routier "le Camus" reprit Crayssac en 1385 mais en fut délogé dès l'année suivante. Ceci confirme l'importance de ce lieux d'alerte puisque les consuls de Cahors faisaient tout leur possible pour le libérer. Le site est certainement antérieur à la guerre de cent ans.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
- j - La Séoune, 46090 Villesèque :
Ces deux sites portent le nom de la rivière la Séoune et sont situés à l'emplacement des sources (rivière dessinée en bleu sur la carte). Cette rivière faisait frontière entre l'Aquitaine agenaise et le Quercy. Ceci est attesté par l'histoire des points suivants :
On ne sait pas si c'est à cet endroit qu'Henri II entra en Quercy pour conquérir cette province ou s'il est entré par le nord en appui pour l'extension de la vicomté de Turenne. La vallée du Lot reste cependant une possibilité qui pourrait être à l'origine des deux sites "Séoune" placés tous deux sur des hauteurs, sans avoir toutefois la vue sur Cahors.
Il y avait à Carnac dont l'église avait été donnée aux Templiers, une commanderie. L’hospice de cette commanderie était situé juste au sud du village de Sauzet mais sur la commune de Carnac. De même, une autre commanderie Templière était installée à Trévaix, commune de Villesèque, dans la tour du château. Ces commanderies ont été fondées en 1179 puis reprises par les hospitaliers qui étaient seigneurs des deux villages. En 1370 le sénéchal du Quercy, ordonna la restitution aux commandeurs des seigneuries de Casnac et de Trévaix dont ils avaient été indûment dépouillés par le sénéchal anglais, Thomas de Balbefère. Or nos deux sites sont tout proches de ces deux commanderies : 300m pour Trévaix et 600m pour Sauzet ; les deux dans l'alignement pour atteindre la source de la Séoune. Ceci ressemble bien à une indication directionnelle vers le chemin de saint Jacques (via Podiensis) pour les pèlerins accueillis dans ces commanderies.
Nous avons la trace d'une négociation en 1236 entre le commandeur templier de Lacapelle-Livron à qui le couvent de Fons avait donné l'église Jamblusse et le recteur Raymond Bada au sujet des limites entre la paroisse de Bach et celle de Jamblusse. Sénaillac est toujours sur la limite communale entre Bach et Saillac, commune de rattachement de Jamblusse. Le nom a donc été donné par les Templiers en 1236 ! Petit clin d’œil : en 1257 le commandeur de Lacapelle-Livron s'appelait Raoul de Sosnac quelquefois orthographié Sonac. La commanderie dépendait du Grand Prieuré de Toulouse du temps de l’Hôpital donc certainement de la province de Provence et partie des Espagnes du temps du temple. Nous avons ici le seul Sonac appuyé par un texte ! Comme quoi nous avons eu raison d'étendre la recherche à des formes éloignées.
La commune de Belfort-du-Quercy, presque la plus au sud du département du Lot ne fut jamais totalement anglaise, ou si peu de temps, pendant la guerre de cent ans, suite au courage de Ratier de Beaufort (ou de Belfort), de la position inexpugnable de son château et du nombre de soldats à sa solde. Dommage que son action exemplaire pour le roi de France ait été entaché par son attitude outrageusement répressive envers les consuls de Montauban au moment du départ des Anglais.
Par contre, selon toute apparence, la ville de Caussade et par conséquent Lapenche, tout au nord du département du Lot et Garonne, voisine de Belfort, fut aux mains des Anglais ou des compagnies au moins de 1362 à 1388. Une surveillance anglaise entre ces deux villes était donc nécessaire et a certainement été la mission dévolue à Sounar. Le découpage des deux départements réalisé en 1790 tient d'ailleurs compte de cette histoire alors ancienne que les guerres de religion n'ont pas arrangé, qui faisait de Belfort une ville résolument du Quercy rejetée des montalbanais.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
COMTE DE ROUERGUE
La présence anglaise en Rouergue peut être située de façon assez précise entre le traité de Brétigny en 1361 et 1 an après la bataille de Mondalazac en 1369 ce qui nous permet de dater assez précisément les sites. C'est le 1er juillet 1361 (p.399) qu'Edouard III demande à Jean Chandos de prendre possession du Rouergue. La brièveté de cette période explique le plus faible nombre de sites intérieurs par rapport au Quercy où les forces anglaises ont eu plus de temps pour s'implanter. La frontière Quercy-Rouergue est particulièrement fournie. La garnison anglaise était commandée par le sénéchal de Quercy et Périgord Thomas Walkfare pendu à Toulouse en 1370. C'est lui qui a dû créer les différents guets.
Les sites n°1 à 5 sont en fait rattachables à la frontière entre Quercy et Rouergue. Les Anglais ont été maîtres du château de Peyrusse et y ont laissé les ruines de l'hopital dit "des Anglais" qui existait avant eux puisque attesté en 1213. On y retrouve la dénomination "Cénac" très présente en Astarac du coté Gascogne, ce qui tend à indiquer que ces sites sont contemporains de la guerre de cent ans et ne sont pas dus à une toponymie locale mais importé des régions longtemps détenues par les Anglais. L'extension anglaise a certainement été bloquée assez longtemps sur cette frontière avant d'entreprendre la conquête du Rouergue coté comté de Toulouse qui leur avait été octroyé par les accords de Brétigny.
Villefranche est une bastide créée vers 1250 à l'instigation d'Alfonse de Poitiers. Un site en bordure du plateau, emplacement possible de Cenac, était nécessaire au château de Morlhon (prononcer Mourlillon) appelé aussi (le château des Anglais) pour surveiller la vallée de l'Aveyron en contrebas et voir un peu plus que l'axe du vallon dans lequel il a été curieusement implanté. Morlhon est le berceau d'une des plus ancienne et illustre famille du Rouergue. Ozil II de Morlhon fit le pèlerinage de Jérusalem avec sa femme en 1053 soit bien avant la première croisade. Il est difficile de dire si le nom du site préexistait avant l'occupation du château par les Anglais lors de la guerre de cent ans mais le toponyme typique de l'Astarac semble plaider contre cette hypothèse. La remise de Villefranche aux Anglais eut lieu le 8 février 1362 (p.400).
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Cénac fait face à Villeneuve qui était le lieu choisi en 1053 par Ozil II de Morthon (voir n°1) pour édifier une basilique de la même forme que le Saint Sépulcre dont le monastère serait doté de la règle adoptée à Jérusalem. Lors de la croisade des Albigeois, Simon de Montfort déposséda les Morlhon vers 1213 et donna Villeneuve à l'évêque de Rodez Pierre-Henri de la Treille qui en fit une sauveté. Puis Raymond VII en fit une bastide bien fortifiée du haut de ses 410m d'altitude en 1231. En 1347 les Anglais s'emparèrent des abbayes de Loc-Dieu, non encore fortifiée, et Laramière (46) (histoire de l'église du Rouergue p.278 et Essais historiques sur le Rouergue p.418) donc la place de Martiel juste derrière la frontière Quercy-Rouergue. C'est donc devant cette place forte que les Anglais ont placé un guet du nom de Cénac avant d'entrer en Rouergue surveillant du même coup la bastide de Villefranche de Rouergue.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Sur la rive gauche du Lot, ce site semble avoir été installé avant la prise du château de Peyrusse (ci-contre) où le duc Waïfre aurait trouvé la mort en 767 (d'autres hypothèses disent qu'il fut assassiné en forêt de la Double). Cette place forte considérable empêchait les Anglais d'aller plus loin, il fallait bien épier les aller et venues avant de monter à l'assaut. Les Anglais connaissaient Peyrusse pour l'avoir déjà occupé en 1163. La forteresse a du être remise aux Anglais à la même période que Villefranche soit en 1362. Peyrusse se déclare français le 11 février 1369 (p.417). De l'autre coté du Lot, l'église de Saint-Pierre-de-Toirac a été fortifiée pendant la guerre de cent ans. Concernant le château de Montbrun, un peu en aval, celui-ci est conquis en 1362 pour les Anglais par les routiers de Raymond de Sort (dit Ramonet) jusqu'à sa reprise par Bernard VII d’Armagnac en 1396.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Il semble qu'une voie romaine traversait le Lot à Capdenac-Gare. Capdenac-Gare n'existe que depuis 1857, la commune s'appelait auparavant Saint-Julien-d'Empare. Nous pensons que là aussi (voir n°a) Sanières désigne un lieu où l'on entassait les pestiférés hors des murs.
Hypothèse d'affectation : Autres toponymes
Le nom de Sonnaco existait déjà en 1341. C'est donc bien un nom antérieur à la guerre de cent ans, le village présentant plusieurs vestiges préhistoriques. Il est situé sur le plateau des Causses au dessus de Capdenac-Gare. Ce n'est pas ce village, n'ayant jamais eu de seigneur à son nom, qui a revendiqué la naissance rouergate de Guillaume de Sonnac mais celui du n°6 avec l'orthographe Saunhac, nom d'une illustre famille de la région. Le village occupe cependant un emplacement stratégique pour un guet à 360° sur les plateaux de la vallée du Lot. Il a donc pu être l’œil soit du donjon de Capdenac soit de Peyrusse. Capdenac en avait moins besoin car déjà pratiquement au niveau du plateau et surveillant de près la vallée du Lot tout en ayant des difficultés à intervenir de l'autre coté du Lot. Alors que Peyrusse est très bien situé en position défensive mais avec des perspectives à vision limitée. Peyrusse attesté en 767 du temps de Pépin le Bref pouvait avoir un guet avec une consonance ancienne.
"Chemin de Saunhac" pour Géoportail, "Cascade de Saunhac" pour Google, "Gite de Saunhac" pour Tourisme Aveyron, le petit village d'origine a totalement disparu et se trouvait près du ruisseau de Vanc affluent du Créneau. Bien modeste lieu pour une si grande famille. En 1820 monseigneur Jean-François de Saunhac-Belcastel, vicaire général de Cahors puis évêque de Perpignan a revendiqué la filiation de la famille à Guillaume de Sonnac Grand maître des Templiers. Le baron de Gaujal, auteur d’un ouvrage citant Guillaume de Sonnac comme natif du Rouergue, déclarait l'avoir fait pour contenter la famille, sans disposer de preuve suffisante pour l'affirmer historiquement (voir la note p.112 et 113).
D'après la liste des paroisses en 1341, la paroisse associée à Saunhac est Notre Dame de Vanc il y a trois lieux dits au XVIIIème : Saunhac-Haut, Saunhac-Bas et Saunhac-Miech. Un Jean de Saunhac y a été baptisé le 9/8/1628. le château le plus proche, toujours en 1341 est celui de Salles-la-Source (Castri de Salis) mais il n'existe plus. Saunhac-Haut doit être le lieu appelé maintenant Seveyrac qui se situe au bout de l'aéroport de Rodez. Saunhac peut donc être considéré comme un guet du château comtal de Rodez ce qui confirme que les Saunhac étaient des proches des comtes de Rodez et devaient à l'origine en assurer le guet.
En se reportant à la vicomté de Carlat dont les vicomtes étaient les mêmes que les comtes de Rodez (voir Auvergne n°8) on trouve aussi un site nommé Saunac. On a pensé dater ce site des années 1200 en réaction des différents comtes d'Auvergne à l'avancée de Philippe Auguste. Ceci se trouve confirmé quand on sait que le comte de Rodez et Carlat Hugues II (1162-1208) avait épousé Agnès d'Auvergne fille de Guillaume VIII en 1154. Tout ceci est compatible avec la plus ancienne apparition d'un Saunhac, Hugues, archidiacre de Rodez en 1165 (Bonald p.287 et 333) mais en aucun cas des descendants de notre grand maître.
Nous avons là une belle confirmation de nos hypothèses sur le nom de Cénac comme lieu de guet d'une garnison anglaise pendant la guerre de cent ans. La garnison en question est celle de Gagnac, le guet étant tourné vers Rodez d'où pouvait venir le danger. Gagnac était en effet un château de Guy VIII de Sévérac livré par ses gens aux Anglais Walkfare et David Cradet en 1370, voir Essais historiques sur le Rouergue p.420.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Pendant la guerre de cent ans, les Anglais ont tenu garnison au château de la Roque-Valzergues (p.425). Cette place était au moyen-age le chef-lieu d'une viguerie avec un château réputé imprenable. Selon les accords de Brétigny, la place fut livrée aux Anglais en 1362 puis reprise par le futur Jean II d'Armagnac en 1369.
Le site des Sounaillés surveille une des vallée descendant des monts d'Aubrac vers Sainte-Eulalie-d'Olt (Olt est le nom occitan du Lot). Ces vallées s'appelaient des "boraldes" et étaient des repaires pour les opposants aux Anglais comme en témoigne l'histoire du village d'Aurelle et de son église situés au dessus du Merdanson.
Carte; Hypothèse d'affectation : Edouard III.
Le Sonnac est un belvédère au bord du Causse Noir très bien situé pour surveiller la vallée du Tarn en amont de Millau. L'histoire de Millau est longue et très variée ce qui rend difficile une affectation du site sur une période donnée.
Pendant l'occupation anglaise (1362-1369) une garnison était établie à Compeyre (p.419) et tenue par Diguo Massi pour les Anglais. La place forte, située au bord du Tarn juste au dessous du Sonnac ne pouvait survivre sans surveiller le bord du plateau qui la dominait. Il ne fait aucun doute que les Anglais y étaient installés.
Par contre le toponyme semble plus ancien et a pu être créé du temps d'Etienne de Gévaudan (954-970) (Millau dépendait de la vicomté de Gévaudan à cette époque) qui épousa en seconde noce vers 967 Adélaïde d'Anjou fille de Foulque II et sœur ainée de Geoffroy Grisegonelle que nous avons trouvé en Provence n°6, c, l et Dauphiné n°3. Le Sonnac ne fait pas partie de la liste établie en 1108 mais il s'agit d'un simple lieu-dit sans connotation ni administrative ni religieuse.
Carte; Hypothèse d'affectation : Geoffroy Ier
Ce Sonnac est à nouveau très bien placé pour guetter à 582m d'altitude les vallées du Giffou et du Glandou tout en restant exactement dans l'axe d'un raspe du Tarn pour apercevoir le Château de Brousse. Le Château de Brousse avait pour spécialité de détenir un passage obligé sur le Tarn pour lequel il percevait un droit de passage appelé la pezade. Au XII ème siècle il était tenu par une branche puînée des comtes de Rodez, les Arpajon. Mais auparavant, il était situé en Gévaudan, et tout comme le Sonnac du n°9 précédent, dépendait donc d'Etienne de Gévaudan proche de la première maison d'Anjou. Sonnac est également en vue de la commanderie templière de la Selve.
Carte; Hypothèse d'affectation : Geoffroy Ier